Two poems by Charles Baudelaire, translated into free verse versions ... originals included below.
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Music
So often music transports me like an ocean!
Towards my pale star,
Beneath a ceiling of mist or in a vast ether,
I take to the sea.
Towards my pale star,
Beneath a ceiling of mist or in a vast ether,
I take to the sea.
My bosom pushed forward and my lungs inflated
Like canvas sails.
I ride the backs of amassing waves
Hidden by the night.
Like canvas sails.
I ride the backs of amassing waves
Hidden by the night.
I feel within me all the vibrating passions
Of a trembling vessel;
The merciful wind, the tempest and its throes
Of a trembling vessel;
The merciful wind, the tempest and its throes
On this open abyss,
Cradle me. Otherwise, stillness—a vast mirror
Of my despair.
Cradle me. Otherwise, stillness—a vast mirror
Of my despair.
— Kloé Rahilly & Darby McDevitt
La Musique
La musique souvent me prend comme une mer!
Vers ma pâle étoile,
Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther,
Je mets à la voile;
Vers ma pâle étoile,
Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther,
Je mets à la voile;
La poitrine en avant et les poumons gonflés
Comme de la toile
J'escalade le dos des flots amoncelés
Que la nuit me voile;
Comme de la toile
J'escalade le dos des flots amoncelés
Que la nuit me voile;
Je sens vibrer en moi toutes les passions
D'un vaisseau qui souffre;
Le bon vent, la tempête et ses convulsions
D'un vaisseau qui souffre;
Le bon vent, la tempête et ses convulsions
Sur l'immense gouffre
Me bercent. D'autres fois, calme plat, grand miroir
De mon désespoir!
Me bercent. D'autres fois, calme plat, grand miroir
De mon désespoir!
— Charles Baudelaire
The Joyful Dead
In a greasy soil, brimming with snails
I want to dig a cozy bed,
Where, at my leisure, I may spread my old bones
And sleep in oblivion like a shark undersea.
I want to dig a cozy bed,
Where, at my leisure, I may spread my old bones
And sleep in oblivion like a shark undersea.
I hate written wills and I hate all tombs;
Rather than ask one tear of the world,
Alive, I would sooner invite the crows
To drain the blood from my foul carcass.
Rather than ask one tear of the world,
Alive, I would sooner invite the crows
To drain the blood from my foul carcass.
O worms! Black companions, deaf and blind,
I come to you a free and joyful corpse;
Living philosophers, sons of decay,
I come to you a free and joyful corpse;
Living philosophers, sons of decay,
Pass through my ruins without remorse!
And tell me if there remains any torture
for this old stiff, without a soul and dead among the dead.
And tell me if there remains any torture
for this old stiff, without a soul and dead among the dead.
— Kloé Rahilly & Darby McDevitt
Le Mort joyeux
Dans une terre grasse et pleine d'escargots
Je veux creuser moi-même une fosse profonde,
Où je puisse à loisir étaler mes vieux os
Et dormir dans l'oubli comme un requin dans l'onde.
Je veux creuser moi-même une fosse profonde,
Où je puisse à loisir étaler mes vieux os
Et dormir dans l'oubli comme un requin dans l'onde.
Je hais les testaments et je hais les tombeaux;
Plutôt que d'implorer une larme du monde,
Vivant, j'aimerais mieux inviter les corbeaux
À saigner tous les bouts de ma carcasse immonde.
Plutôt que d'implorer une larme du monde,
Vivant, j'aimerais mieux inviter les corbeaux
À saigner tous les bouts de ma carcasse immonde.
Ô vers! noirs compagnons sans oreille et sans yeux,
Voyez venir à vous un mort libre et joyeux;
Philosophes viveurs, fils de la pourriture,
Voyez venir à vous un mort libre et joyeux;
Philosophes viveurs, fils de la pourriture,
À travers ma ruine allez donc sans remords,
Et dites-moi s'il est encor quelque torture
Pour ce vieux corps sans âme et mort parmi les morts!
Et dites-moi s'il est encor quelque torture
Pour ce vieux corps sans âme et mort parmi les morts!
— Charles Baudelaire
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